Voyage et écologie : où en est-on ?

30 mars 2022
Petits conseils pour voyageurs

L’écologie est un sujet très important pour moi, et devient un incontournable pour chacun d’entre nous. Je voulais donc aborder les problématiques et questionnements écologiques à travers le voyage. Voyager est-il réellement une source de pollution ? Devons-nous tout simplement stopper toute forme de voyage pour sauver la planète ? Y a-t-il une issue ? Y a-t-il des solutions ? J’attaque une question épineuse, et presque taboue quand on y pense. Faisons le point sur les moyens de transports, et surtout sur la place de l’avion dans tout ça. La pollution des voyages ne se résume pas qu’à cela, mais nous aurons l’occasion d’aborder les autres sujets une prochaine fois…

Qu’est-ce qui pollue réellement ?

Commençons par des chiffres précis. En France, les transports représentent la principale source d’émissions de gaz à effet de serre, après l’industrie et l’agriculture, ex-aequo à la seconde place. Le transport représente en effet 31% des émissions totales françaises. Dans ces 31%, 16% sont représentés par les véhicules particuliers, 6% par les poids lourds, et 5% par les véhicules utilitaires. Seulement 1% est représenté par l’aviation. Ça ne fait pas beaucoup, on est d’accord ! C’est la première information clé de cet article : vous pouvez déjà déculpabiliser un peu à propos de vos déplacements en avion, dans la limite du raisonnable, bien sûr.

Répartition des émissions en France

La place de l’avion dans tout ça ?

On va parler en « CO2e », indicateur majoritairement utilisé dans le calcul de l’empreinte carbone, il s’agit de l’équivalent CO2 par personne.

Le train, évidemment, est le moyen de transport le moins polluant, le TGV est estimé à 1,73 gCO2e/km/passager avec une hypothèse de 150 passagers.

La voiture, de son côté, représente environ 190 gCO2e par kilomètre pour un passager. Pourquoi un seul passager ? Vous le savez, le taux d’occupation d’une voiture est généralement très faible. Ceci est moins vrai sur les longs trajets destinés aux vacances, mais c’est notamment pour cette raison qu’il est le moyen de transport le plus polluant en France : la voiture est utilisée quotidiennement et majoritairement seul lors des trajets domicile / travail.

L’avion, quant à lui, est statistiquement le plus pollueur. Le calcul n’est pas des plus simples. Selon le trajet, la distance et la compagnie aérienne, l’avion utilisé n’est pas le même et le nombre de passagers non plus. Il y a aussi d’autres facteurs à prendre en compte, telle que la traînée, puisque la combustion du kérosène à haute altitude crée des traînées qui perturbe les cycles d’autres gaz à effet de serre tels que la vapeur d’eau, les oxydes d’azote et le méthane qui produisent l’ozone. Dans les valeurs ci-dessous, je les prends en compte, et cela a un impact assez important sur les chiffres.

L’ADEME (l’Agence de la Transition Écologique) a estimé son calcul sur les bases suivantes :

  • Pour un trajet court, de moins 1 000 kilomètres, les émissions sont calculées à 230 gCO2e/km/personne, pour un total de 101 à 220 passagers.
  • Entre 1 000 et 2 000 kilomètres, les émissions sont calculées à 186 gCO2e/km/personne.
  • Entre 2 000 et 3 500 kilomètres, on passe sur un nombre de sièges supérieur à 220, les émissions sont estimées à 178 gCO2e/km/personne.
  • Enfin, pour un trajet de plus de 3 500 kilomètres, l’estimation passe à 151 gCO2e/km/personne.

La référence : Paris -New York

Certains trajets sont évidemment impossibles à réaliser en voiture ou en train. On prend d’ailleurs souvent l’exemple d’un aller et retour Paris / New York car il représente pile poil 1 tonne de CO2 par passager, sachant que la cible pour combattre le réchauffement climatique est de 2 tonnes par personne et par an. Avec un aller et retour Paris / New York, on aurait donc atteint la moitié de notre consommation idéale annuelle... oui, ça pique. L’idée pour réduire cet impact serait d’être raisonnable : éviter d’aller 10 fois par an à New York ou encore d’y aller pour n’y rester que deux jours.

Et en Europe ?

Parlons d’abord du territoire français, avec un exemple typique : Paris / Marseille. Pour faire ce trajet, cela vous prendra près de 800 kilomètres en voiture, et représentera 157 kgCO2e si vous êtes seul ; 78,5 kgCO2e si vous êtes deux. Spoiler alert : l’avion n’est pas mieux avec un total à 187 kgCO2e par passager. Mais pour ce trajet, vous pouvez aussi privilégier le train qui défie toute concurrence avec ses 1,41 kgCO2e. En plus, petit bonus, le train ne vous prendra que trois heures, c’est-à-dire moins de la moitié du temps requis en voiture !

Partons hors des frontières françaises… et je vais prendre l’exemple d’un Paris / Porto. Pour ce trajet, un avion émettra 229 kgCO2e en prenant en compte les traînées. Pour information, cette même estimation baisse à 125 kgCO2e si on ne prend pas en compte les traînées… quand je vous disais que cela avait un impact significatif ! La voiture, quant à elle, émettra 309 kgCO2e,si vous êtes seul dans la voiture. Seul, la voiture est donc plus polluante que l’avion. Si vous êtes deux dans le véhicule, nous passons logiquement à 155 kgCO2e.

En conclusion, à partir de deux personnes, on se rend compte que la voiture serait moins polluante. Il y a évidemment beaucoup d’autres critères à prendre en compte. Par exemple, le temps passé, 15 heures sur la route versus 2 heures dans les airs. Mais aussi la voiture utilisée, ces valeurs ne sont que des moyennes, mais elles peuvent beaucoup varier selon le type de véhicule et sa motorisation. Ou encore les traînées : doivent-elles être réellement prises en compte dans ce comparatif ?

Et pour la suite ?

Oui, l’avion pollue, on ne peut pas le nier. Néanmoins, la voiture n’est pas forcément la meilleure alternative, tout simplement car réduit au nombre de passagers, et surtout si vous voyagez seul, la voiture n’est pas toujours plus intéressante. Si cela est faisable, évidemment, le train reste le plus intéressant écologiquement !

De nombreuses recherches sont en cours pour tenter de trouver des biocarburants, c’est-à-dire des carburants créés à partir de matières organiques, mais pour le moment rien n’a été assez prometteur pour voir le jour. Ne perdons pas espoir ! Personnellement, j’ai envie de croire qu’un jour, nous aurons des avions propres et plus respectueux de notre planète.

En attendant ces biocarburants, et si, comme moi, vous n’avez pas envie d’arrêter de voyager, tant le voyage vous apporte, voici quelques conseils pour partir l’esprit serein et voyager de façon plus responsable :

  • Favoriser les vols directs. Les Paris –Los Angeles avec une escale à Amsterdam… c’est illogique. Parfois les prix sont plus intéressants, c’est vrai, mais quand l’écart est infime, n’hésitez pas trop longtemps : ce sera un gain de temps pour vous déjà et un gain pour la planète.
  • Favoriser les transports en commun sur place. Certains pays sont très bien équipés en transports en communs : profitez-en ! Prenez le bus, le train, plutôt que de louer une voiture… ce sera plus écologique, plus économique, et plus reposant pour vous ! Vous pouvez aussi tenter le stop, vous ferez peut-être même de chouettes rencontres !
  • Faire attention dans la vie de tous les jours. C’est le plus important selon moi. Je me suis amusée à calculer ma consommation au jour le jour. Je me suis rendu compte que si j’allai au travail en voiture (seule donc, comme la grande majorité des trajets domicile / travail en France), j’émettrai chaque jour 5,4 kgCO2e, en vivant seulement à 14 kilomètres de mon travail. En prenant les transports en commun, je suis à 1,5 kgCO2e, soit une économie de presque 4 kgCO2e par jour. Sur 210 jours travaillés par an (en excluant les weekends et les congés), j’économiserai ainsi 820 kgCO2e... ce n’est pas rien, n’est-ce pas ?! C’est d'ailleurs presque un Paris / New York finalement...

Vous pouvez vous aussi faire vos propres calculs sur vos émissions selon votre mode de transport, alors n'hésitez pas à faire l'exercice !

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