Le jeudi 14 novembre 2019, au port d'Ushuaia, j'embarque à bord de l'Ortelius, direction... l'Antarctique ! Forcément, lorsqu'on fait un voyage comme celui-ci, la question "mais pourquoi ?" revient souvent... très souvent ! C'est à la fois très simple et à la fois très étonnant, j'ai toujours eu une passion pour le continent austral... et surtout pour les manchots empereurs ! Et il n'y a qu'en Antarctique que l'on peut voir de vrais manchots empereurs... Jusqu'à preuve du contraire, on ne les trouve pas au zoo. Et quand bien même... quoi de mieux que de voir un animal dans son habitat naturel ? Je vous donne ici quelques informations à connaître et quelques astuces à savoir pour aller en Antarctique...

Pourquoi j'ai voulu aller en Antarctique ?
Vous l'aurez compris, la principale raison qui m'a donné envie d'aller en Antarctique était de voir les manchots empereurs de mes propres yeux. Le seul endroit du monde où ils vivent. C'était un vrai rêve de gamine. Je considérais le continent austral comme le voyage ultime de ma vie. Le sentiment profond que je foulerais un jour ou l'autre les terres les plus froides du monde... Dans tous les cas, que je ferai tout ce qui est en mon possible pour réaliser ce rêve.

Déjà adolescente, je fouillais sur internet les différentes manières de voyager en Antarctique, les différentes compagnies, le prix que cela pouvait coûter. À ce moment-là, je n'en avais clairement pas encore les moyens. Mais j'ai gardé l'idée dans un coin de ma tête. Et, finalement, début 2018, après des années de petits jobs d'été et d'économies, me voilà lancée dans des recherches plus approfondies... J'irai en croisière en Antarctique l'année d'après.
Comment aller en Antarctique ?
Je vous parle ici d'aller en Antarctique avec une agence, une compagnie de croisière. Pas d'aventure en autosuffisance, type Mike Horn ou Mathieu Blanchard. On appelle cela croisière, mais je vous rassure, on est loin du bateau de croisière de 5000 passagers !
On dit croisière, puisque tout simplement, par définition, on part en bateau, on vit, on mange et on dort dans ce même bateau. Je préfère tout de même le terme d'expédition, que je trouve plus approprié. Et plus sympathique ! L'Antarctique est, en effet, l'endroit le plus hostile de la planète. Il y a bien un programme et un itinéraire, mais ils ne sont pas assurés. On est totalement dépendants des conditions climatiques... le vent, les vagues, la neige... tout autant de contraintes qui mettent le doute sur ces croisières... ces expéditions !
Selon la croisière que vous choisirez, les débarquements se font en zodiac la plupart du temps. Mais peuvent aussi se faire en kayak par exemple. Ce n'est pas un voyage de tout repos !
D'après mes recherches, la seule zone réellement accessible par les touristes est la Péninsule Antarctique qui se trouve relativement "haut" par rapport au Pôle Sud. Elle est accessible depuis Ushuaia, pointe sud de l'Argentine. Le trajet jusqu'à Ushuaia est déjà long. Depuis Paris, prenez un premier avion jusqu'à Buenos Aires, presque 14 heures de vol. Puis, depuis Buenos Aires (souvent, un changement d'aéroport s'impose), un second avion en direction d'Ushuaia, de 3h30. Comptez entre 25 et 30 heures de voyage ! En 2019, lorsque j'y suis allée, j'ai pris un vol à deux correspondances : Paris - Madrid - Buenos Aires - Ushuaia. Un long voyage, déjà épuisant ! Je vous l'avoue, j'étais très angoissée rien qu'à l'idée de faire ce trajet seule... Je n'avais jamais pris un avion plus de deux heures seule. Et finalement, on arrive à s'occuper ! Ne vous arrêtez pas à cela !
Une fois à Ushuaia... encore un peu de patience. Il y a deux jours en mer avant d'apercevoir les premiers paysages du continent blanc. Deux jours dont le Passage de Drake, là où l'Océan Pacifique rencontre l'Océan Atlantique : l'une des zones maritimes qui connaît les pires conditions météorologiques. Je ne savais pas si je serai sujette au mal de mer et étais donc parti avec des munitions de médicaments... spoiler alert : ça n’a pas suffi ! Et pourtant, d'après l'équipage, nous avons passé un Drake plutôt calme. J'ai passé pratiquement une journée complète au lit, à simplement attendre que ça passe...
La croisière que j'ai choisie
Avant même de réserver ses billets d'avion, la grande question est le choix de la croisière et de la compagnie de voyage ! Pour faire le meilleur choix, je me suis posée la question suivante : quel est l’objectif de mon voyage en Antarctique ?
Pour moi, c’était plutôt simple. Je voulais à tout prix voir les manchots empereurs. Je dois dire qu'au départ, j'étais un peu perdue parmi les différentes options... Trop de choix ! En Antarctique, il n'y a pas de villes, pas d'hôtels, pas de routes... aucun repère en somme !
J’ai vu tout un tas d’expédition. Certaines sans débarquements, d’autres plus sportives avec notamment des sorties en kayak, d’autres encore sur l’observation des oiseaux ou des baleines… Il y en a pour tous les goûts et toutes les envies. Je vous prépare un article avec quelques conseils pour vous aider à choisir la meilleure option pour vous.
J’ai fini par choisir une expédition dont l’objectif principal était de voir les manchots empereurs. Et même si aucun programme n'est assuré, j'avais le sentiment de mettre toutes les chances de mon côté. Il s'agit de l'expédition "À la recherche des Manchots Empereurs", que j'ai réservée auprès de la compagnie Grand Nord Grand Large, la filiale polaire de Terres d'Aventure. Cette croisière est en réalité assurée par Oceanwide Expeditions. L'avantage de passer par Grand Nord Grand Large est que vous aurez des contacts francophones, toujours plus simple d'échanger dans sa langue ! Vous pouvez aussi réserver via Oceanwide Expeditions, et sûrement faire une petite économie d'argent.
Partir en Antarctique représente, bien évidemment, un budget assez important. Tout dépend de l'expédition, de la durée et de la compagnie. On y trouve un peu tous les prix. De 5 000€ à 50 000€, la moyenne se trouvant en général autour des 10 ou 12 000 €.

Le tourisme en Antarctique
Le tourisme existe en Antarctique, mais il est limité. Le Traité de l'Antarctique, signé en 1959, protège le continent austral, d'un point de vue politique. Sur l'aspect touristique, l'IATO, l'Association internationale des voyages antarctiques, a pour but d'y réguler le tourisme.
Vers l'Antarctique...
Le bateau sur lequel je suis montée s'appelle l'Ortelius, de la compagnie Oceanwide Expeditions. Il ne s'agit pas d'un brise-glace, et c'était un point important pour moi. En principe, l'information figure sur le site de la compagnie. L'Ortelius est de catégorie C-1A plus précisément, qui correspond à des glaces de première année, inférieure à un mètre. En comparaison, le Commandant Charcot, de la compagnie Ponant, est un navire de catégorie A-PC2, qui peut franchir des glaces pluriannuelles modérées, et ce, toute l'année. Et donc un brise-glace.
Comme je le disais plus haut, l'Ortelius m'a emmené en Mer de Weddell, mer qui entoure la Péninsule Antarctique. Et puis, au fil de la navigation, nous découvrons l'Antarctique... Chaque minute est un spectacle à couper le souffle. Se balader sur les ponts extérieurs. Observer le cheminement du bateau à travers tous ces débris de glaces. Tout y est magnifique, pur, incroyable. Brown Bluff et sa colonie de manchots Adélie, Hope Bay, l'Île de la Déception, l'Île Half Moon et sa colonie de manchots papous. Et enfin, la tant attendue Île de Snow Hill, ou Snow Hill Island, et son incroyable colonie de manchots empereurs.

Je vous raconte cet incroyable voyage en Antarctique dans mon livre : Rencontre à Snow Hill. Ce livre retrace jour après jour cette expérience hors du commun, qui m'a tant appris et m'a tant ouvert les yeux sur plein de choses...