Vous rêvez de marcher au cœur d’une nature unique ? Connaissez-vous le Cap-Vert ?
Le Cap-Vert est assez méconnu, donc laissez-moi vous en dire un peu plus. Il s’agit d’un archipel de dix îles volcaniques, dont neuf sont habitées, dans l’Océan Atlantique au large des côtes du Sénégal. Praia, la capitale, se trouve sur l’île de Santiago, l’île la plus grande et la plus peuplée. Mais ce n’est pas de Santiago que je vais vous parler ici, mais de l’île de Santo Antão. D'ouest en est, des dunes arides aux grandes vallées vertes, l’île est un terrain de jeu incroyable pour les amoureux de la nature. Également très montagneuse, l’île de Santo Antão est le rendez-vous cap-verdien des marcheurs !
Ce voyage était initialement prévu en mai 2020, mais souvenez-vous, à ce moment-là, nous sommes en plein milieu de l’épidémie de coronavirus, sortant à peine d’un premier confinement national… les frontières sont fermées et il est impossible de sortir de France… en tous cas, pas pour des vacances ! Nous nous sommes armés de patience et c’est finalement en novembre 2021 que nous atterrissons à Mindelo, ville principale de l’île de São Vicente. Je vous emmène avec moi pour 6 jours de trek et pour une expérience unique et authentique.
Ce trek a été assuré avec l’agence Terres d’Aventure, qui a géré d’une main de maître à l’aide de l’agence locale sur place l’organisation et le déroulement de cette randonnée. Je ne peux que conseiller de passer par eux et de vous laisser simplement porter.
Aller au Cap-Vert
La période idéale pour partir randonner au Cap-Vert, est de novembre à juin, pendant la saison sèche. Sur Santo Antão, il fait frais le matin, mais si le soleil est là, les températures peuvent facilement monter ! Nous commencions généralement la journée avec une veste que nous enlevions en fin de matinée. Jusqu’à présent, le Cap-Vert a été notre voyage le plus dépaysant, mais je vous laisse le découvrir au fur et à mesure de notre voyage…
Suite à la crise du coronavirus, de nombreuses compagnies locales cap-verdiennes ont mis la clé sous la porte. Pour se rendre sur les îles du Cap-Vert, la meilleure solution est la compagnie aérienne nationale portugaise TAP Air Portugal. N’hésitez pas à faire un tour sur un comparateur de prix pour vous assurer qu’il s’agit de la meilleure offre, mais je vous conseille toujours de réserver sur le site de la compagnie (dont les prix ne sont pas moins intéressants que les comparateurs).
Le Cap-Vert dispose de trois aéroports internationaux. L’aéroport Amilcar Cabral, sur l’île de Sal ; l’aéroport Nelson Mandela, à Praia, capitale du Cap-Vert sur l’île de Santiago ; et enfin, l’aéroport Cesaria Evora, sur l’île de São Vicente. C’est ici que nous avons atterri, car notre destination finale, l’île de Santo Antão est facilement accessible depuis São Vicente.
Pour nous rendre à l’aéroport de São Vicente, nous avons eu une escale à Lisbonne, et d’après mes recherches, il n’existe que ce voyage. Il faut compter 2h30 de vol jusqu’à Lisbonne, puis environ 4h30 jusqu’au Cap-Vert.
Jour 1 : De Porto Novo à Cha de Feijoal
10,7 kilomètres – 500 m D+
Après une nuit sur l’île de São Vicente, nous prenons le bateau de 7h en direction de Porto Novo, le port de l’île de Santo Antão. Puis, après un transfert en van, nous commençons notre trek à l’ouest de l’île. Première étape de notre randonnée : Topo da Coroa, point culminant de l’île à 1 979 mètres d’altitude. Y monter n’est pas une mince affaire. La poussière volcanique qui le recouvre fait de cette ascension une véritable épreuve.
On avance d’un mètre, on recule de deux mètres. On s’accroche, et on est fiers une fois en haut. La descente quant à elle est juste très salissante mais si on veut aller vite, il nous suffit de glisser dans la poussière volcanique. Lors de cette première partie de trek, on découvre un Cap-Vert extrêmement sec et aride.
Cette nuit-là est une des pires de notre séjour. Au Cap-Vert, toutes les habitations ne disposent pas forcément d’eau courante. Dans le village où nous dormons, Cha de Feijoal, en 2021, il n’y a l’électricité que de 18h à 23h. La douche, souhaitable voire nécessaire avec toute la poussière qu’on s’est prise, se fait à l’aide d’une bassine d’eau, froide évidemment ! Les toilettes existent mais la chasse d’eau est manuelle : on verse nous-mêmes une bassine d’eau dans les toilettes… je ne vous le cache pas, c’est moins efficace. Encore plus quand le tier du groupe est malade (bonjour la turista !). Bref, pas simple. Préparez-vous à mettre votre confort de côté pendant ce séjour ! Ceci étant dit, on apprend que les habitants chez qui nous dormons profite de l’argent récolté pour investir et améliorer leur habitation. Donc qui sait… peut-être qu’à l’heure où vous lirez ces lignes, la situation aura peut-être évolué dans le bon sens !
Jour 2 : De Cha de Feijoal à Alto Mira
18,2 kilomètres – 930 m D+
On continue notre randonnée, notamment sur un sentier au bord d’une falaise qui nous offre une vue absolument incroyable sur le reste de l’île de Santo Antão. Un de mes coups de cœur. Il s’agit d’une des plus longues journées, nous avons marché presque 6 heures, mais une des plus belles à mon avis !
En fin de journée, nous commençons à apercevoir les premières traces de végétation de l’île et nous logeons à Alto Mira, village qui dispose de nombreuses cultures en terrasses. Cette fois-ci, le grand luxe : lit, eau courante, chasse d’eau, douche chaude… et même une piscine ! De notre côté, on prend le temps de se reposer après ces deux premières journées de marche.
Jour 3 : De Alto Mira à Lagoinha
17,4 kilomètres – 1 370 m D+
Ce matin-là, le doute plane sur notre programme de la journée. Nous sommes supposés partir à l’ascension d’une falaise, mais cette montée serait trop dangereuse en cas de mauvais temps ou d’humidité. Et quand nous nous levons pour prendre le petit-déjeuner, le temps est très nuageux. Nous attendons près d’une heure que le ciel se découvre, et il finit par se lever, pour le bonheur de tous !
La fameuse ascension de la falaise est en effet assez technique. Elle est raide, longue et le sol n’est pas praticable. Entre caillasse un peu glissante et hautes et grandes marches… Je n’en voyais pas la fin ! En plus de cela, à mesure que nous montons, nous nous enfonçons un épais brouillard. Finalement, une fois arrivés en haut de la falaise Salto Preto, nous sommes complètement dans les nuages, nous ne voyons absolument rien au paysage qui nous entoure. Je ne vous le cache pas : c’est un peu frustrant. Mais pour nous qui aimons les montées, c’était un bon moment quand même, bien qu’épuisant !
Nous redescendons sur le plateau de Lagoa, et nous finissons par une (très) longue ligne droite et plate. Nous sommes accueillis ce soir-là par l’institutrice du village de Lagoinha. Nous sommes supposés dormir sur une terrasse, mais à cause du mauvais temps qui arrive sur le village, nous dormons finalement dans l’école primaire voisine.
Jour 4 : De Lagoinha à Ribeirão
11,67 kilomètres – 90 m D+
Une petite journée nous attend. En effet, à cause la mauvaise météo de la veille, un autre groupe de randonneurs a été retardé et doit loger ce soir-là là où nous étions supposés loger nous-mêmes. Les aléas de la nature, c’est la vie ! Petit changement de programme pour nous ainsi, nous nous arrêterons plus tôt que ce qui était prévu, et feront le complément le lendemain.
C’est donc une petite journée de moins de 4 heures de marche qui nous attend, et toute en descente ! Nous descendons côté nord de l’île et nous quittons peu à peu les régions sèches et arides de l’île et entrons cette fois-ci dans la verdure de l’île de Santo Antão. Je vous avoue que j’adorais tellement la partie désertique de notre randonnée que je n’avais pas envie de la quitter. Je me disais que de la végétation, on en voit déjà tellement en France ! Et pourtant, cette végétation n’a réellement rien à voir avec celle à laquelle nous sommes habitués.
Nous arrivons à destination dans les environs de 15h, parfait pour se reposer et prendre des forces pour la journée du lendemain qui s’annonce assez complexe !
Nous dormons à l’extérieur, sur le toit terrasse de notre hôte, et cette nuit-là, je me réveille en pleine nuit et je vois ce ciel immense étoilé qui s’offre à moi. Un spectacle comme je n’en avais jamais vu jusqu’à présent… Un spectacle dingue.
Jour 5 : De Ribeirão à Pico Da Cruz
22,5 kilomètres – 1 790 m D+
Notre guide nous prévient : l’ascension que nous n’avons pas pu faire la veille à cause du changement de programme est pour aujourd’hui. Et oui, parce que la veille nous étions censés faire plus de 900 m D+ … Alors que nous n’en avons fait à peine 100 ! Il va falloir monter !
La randonnée continue dans la végétation cap-verdienne, nous longeons des champs de canne à sucre, et j’adore !
À midi, nous déjeunons dans une forêt de pins des Canaries, et le brouillard commence doucement à s’installer. Nous continuons notre randonnée par l’ascension du Pico da Cruz mais le brouillard environnement nous empêche de voir la fameuse vue du cratère de Cova… tant pis, encore une fois, les aléas de la météo !
Ce matin-là, avant de prendre le départ, notre guide nous avait préparé à faire 1 400 mètres de dénivelé… Nous faisons presque 1 800 mètres de dénivelé positif ce jour-là. Notre record personnel, et on en est plutôt fiers !
Jour 6 : De Pico Da Cruz à Boca di Figueral
15,2 kilomètres – 80 m D+
Nous partons tôt ce matin-là pour notre dernière journée de trek : le départ est donné à 7h, pour le lever du soleil.
Nous parcourons une grande descente… et je ne suis pas une grande fan des descentes. Autant les montées peuvent être épuisantes physiquement, autant les descentes, je les trouve personnellement parfois encore plus compliquées ! Il faut rester concentré sur chacun de ses pas, faire attention aux genoux, aux chevilles, à ne pas glisser, à ne pas dérapé… Et cette descente fait partie de ces descentes un peu casse-gueule qu’on adore (ou pas) !
Nous arrivons dans la Vallée de Paul, et la végétation tropicale se fait de plus en plus dense. C’est la vallée la plus verte et la plus cultivée du Cap-Vert. Des cannes à sucres, des caféiers, des orangers, des bananiers, des ignames, et mille autres plantes que nous ne reconnaissons même pas… C’est un défilé de verdure ! Et c’est un plaisir pour les yeux !
Nous déjeunons chez l’habitant la spécialité culinaire du Cap-Vert : la cachupa, et on se régale. Nous repartons pour quelques kilomètres de marche, puis nous nous arrêtons à Boca di Figueral et finissons ce trek de six jours par une visite et une dégustation d’une rhumerie cap-verdienne.
En bref, le Cap-Vert pour notre tout premier trek a été une aventure incroyable ! À ce jour, c'est le pays où nous avons été le plus dépaysé. Et même si cela n'a pas été facile tous les jours, cela reste une expérience hors du commun, à la fois intéressante et tellement enrichissante ! Des paysages à couper le souffle, des journées de marche, des ascensions, des descentes, des moments de partage incroyables avec les locaux... Alors n'hésitez pas et foncez au Cap-Vert !