Le mal des montagnes, c'est quoi ?

23 décembre 2024
Petits conseils pour voyageurs

Voyager dans des pays à haute altitude demande un peu de préparation ou tout du moins quelques connaissances. C'est en Asie que l'on trouve les pays les plus hauts du monde : le Tadjikistan (avec ses 3 186 mètres d'altitude moyenne), le Kirghizistan (avec 2 988 mètres) puis le Népal (avec 2 565 mètres) composent le top 3. Plus loin, on retrouve la France, à la 100ème place, avec ses 375 mètres d'altitude en moyenne. Bien sûr, tout dépend de ce que vous souhaitez y faire. Mais même sans faire d'activités sportives, l'altitude et le manque d'oxygène qu'elle entraîne ont forcément un impact sur notre organisme. Surtout lorsque nous n'y sommes pas habitués.

Lors de mon voyage au Pérou, 12ème sur la liste des pays à la plus haute altitude moyenne, j'ai pu expérimenter pour la première fois des altitudes élevées, auxquelles peut subvenir le mal des montagnes. C'est aussi là-bas que j'ai franchi le cap des 5 000 mètres d'altitude pour la première fois !

Comment se manifeste le mal aigu des montagnes ?

Dans "le mal aigu des montagnes", on parle en réalité d'altitude. En effet, plus on monte en altitude, moins l'air que l'on respire contient de l'oxygène. Cette diminution d'oxygène engendre des réactions immédiates d'adaptation de l'organisme. Par exemple une hyperventilation ou une accélération de la fréquence cardiaque.

Concrètement, le mal des montagnes survient rarement en dessous des 2 400 mètres d'altitude. Plus vous montez en altitude, et plus son effet est important. On estime que l'effet du mal des montagnes serait de 15% à 2 000 mètres et de 60% à 4 000 mètres ! Tout dépend de l'organisme et des habitudes de chacun. Certains pourront ressentir les premiers symptômes bien avant, certains autres bien après. Lorsque nous avons fait la randonnée du Glacier du Grand Méan, en Isère, la dernière partie de la randonnée est une ascension de 2 000 à 3 000 mètres d'altitude, et j'avais déjà commencé à ressentir le manque d'oxygène par un essoufflement. On ne parle pas dans ce cas de mal aigu des montagnes.

Chez la majorité des personnes, le mal des montagnes se manifeste par de la fatigue, des maux de tête, des vertiges, mais aussi des troubles gastriques, nausées, vomissements, ou diarrhées. Je vous l'accorde, ce n'est pas forcément très agréable ni confortable, surtout lorsque l'on est en randonnée, mais jusque-là, rien de bien grave. On peut aussi parfois observer une perte d'appétit, et pourtant, il est d'autant plus important de s'alimenter au vu des efforts supplémentaires que l'organisme doit délivrer pour alimenter votre corps ! Dans de plus rares cas, le mal des montagnes peut mener à un œdème cérébral ou un œdème pulmonaire, pouvant mener au décès... C'est pour cela qu'il est important de s'entourer de professionnels pour des randonnées en haute altitude. Eux ne prendront aucun risque. Si des symptômes du mal aigu des montagnes apparaissent, ils vous feront redescendre immédiatement. C'est sûr que c'est frustrant, mais vaut mieux ne pas prendre de risques inutiles !

Comment éviter le mal des montagnes et comment le traiter ?

Vous l'avez compris, le mal des montagnes survient à haute altitude, et chacun de nous peut être concerné. Il ne suffit pas d'être en forme physique pour l'éviter. Bien au contraire, il semblerait que ce soit plutôt les jeunes, en bonne santé, avec une bonne forme physique et une quantité importante de muscles qui sont plus facilement touchés par le mal des montagnes. Mais il existe tout de même quelques moyens pour l'éviter ou pour réduire les risques.

Le premier conseil qu'on vous donnera systématiquement est une bonne acclimatation. C'est-à-dire une ascension lente et progressive. C'est important d'habituer votre corps au manque d'oxygène, petit à petit. Par exemple, si vous arrivez par avion directement à l'aéroport de La Paz, en Bolivie, à 4 062 mètres, vous augmentez les risques d'avoir le mal aigu des montagnes.

Le mal des montagnes apparaît entre 4 et 12 heures suivant l'arrivée en altitude. Soyez donc rassurés, si vous allez au massif du Mont-Blanc, à l'Aiguille du Midi en téléphérique, à 3 840 mètres d'altitude, où vous ne resterez que quelques minutes ou quelques heures, vous ne serez pas impactés.

Lors de notre voyage au Pérou, nous avons atterri à Lima, au niveau de la mer. Nous sommes ensuite allés à Nazca, 520 mètres d'altitude, jusque-là, pas de soucis ! C'est ensuite que nous sommes montés en altitude et pour nous acclimater, nous avons d'abord passé une journée complète à Arequipa, à 2 335 mètres d'altitude. Puis nous avons démarré notre trek dans le Canyon de Colca, dont l'altitude maximale est de 3 400 mètres d'altitude. À partir de là, notre acclimatation était déjà en place. Nous avons pu faire les étapes suivantes : Lac Titicaca à 3 800 mètres avec un joli pic à 4 120 mètres, puis Cuzco 3 400 mètres. Le Machu Picchu, qui se trouve à 2 430 mètres et est presqu'un peu bas finalement ! Pour finir par Vinicunca où nous avons eu notre passage à 5 000 mètres d'altitude ! Une montée progressive est donc un critère indispensable pour limiter les effets du mal des montagnes.

Le meilleur traitement est de redescendre immédiatement en altitude. Néanmoins, il existe aussi un traitement par médicament. À prendre en anticipation de la montée en altitude. Il s'agit du Diamox, parlez-en à votre médecin. Il est à prendre dès la veille de l'exposition à l'altitude. Pour nous rassurer complètement, nous le prenions tous les jours dès que nous étions au-delà des 3 000 mètres.

Vinicunca, Pérou

Préparez votre voyage en altitude en bref

Pour préparer au mieux un voyage en altitude, prévoyez d'abord une bonne acclimatation. Cela demande peut-être un peu de temps. Ce n'est pas toujours facile lorsque l'on a un gros voyage devant nous et un temps limité. Mais c'est essentiel pour ne pas exposer votre organisme à de hautes altitudes trop violemment. Si vous souhaitez (comme nous) ne prendre aucun risque, prenez du Diamox dès la veille.

Munissez-vous aussi de Spasfon, pour les maux de ventre, et de Smecta, pour limiter les soucis gastriques. Ce que l'on veut à tout prix éviter sont les symptômes graves : vertiges et œdèmes. Mais vous serez probablement touchés par des petits problèmes de transit. D'autant que selon votre destination, il est probable que les habitudes alimentaires ne soient pas les mêmes. Cela rend plus important le risque de dérangement intestinal.

Préparez-vous aussi à des changements de température. On perd plus de 0,5°C tous les 100 mètres ! Il fait froid là-haut, donc couvrez-vous bien. Là aussi, c'est important pour garder vos forces. Moins votre organisme aura besoin de lutter pour votre température, plus il pourra se focaliser sur le reste.

Enfin, soyez bien entourés et accompagnés. Les guides auront l'habitude et sauront reconnaître les symptômes. Ils sauront vous aider à limiter les risques. Et sauront dire stop et vous faire redescendre si cela s'avère nécessaire. Encore une fois, je sais que c'est très frustrant. Surtout qu'il s'agit sûrement d'un voyage important pour vous. Peut-être préparé depuis longtemps. Et j'imagine à quel point cela serait frustrant d'être obligés de redescendre (c'est moi-même ma plus grande crainte). Mais le mal des montagnes n'est pas à prendre à la légère ! Soyez donc prudents. Tout va bien se passer !

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